Prologue
Il y avait un temps où la magie existait encore, où les dragons n’étaient pas encore des créatures pour faire peur aux petits enfants mais de vrais monstres de chair et de sang, et où de véritables héros arpentaient les continents, guerroyant et accomplissant les œuvres dont on ferait plus tard des chansons et des contes. Un temps où les légendes étaient réalité, et où tout était possible. Un temps où le monde était beaucoup plus simple, où on pouvait obtenir ce qu’on voulait à la pointe d’une épée.
Ceci est peut-être un peu exagéré. Bien sûr, la magie existait, les dragons et les monstres aussi, et les héros encore plus, mais le monde n’était déjà plus une masse d’obscurantisme où il suffisait de frapper dans le tas pour obtenir ce qu’on voulait. Le monde se séparait en plusieurs royaumes, et chacun avait sa vision bien arrêtée sur la manière de diriger son domaine, et sur les relations avec ses voisins. Le continent au centre de notre histoire était alors divisé en plusieurs parties.
Il y avait tout d’abord le royaume de l’Est. Un pays très plat, constitué de plaines, de champs, de lacs et de forêts, de villages et de villes en pierres et en bois, et qui s’étendait jusqu’à l’océan. Un pays où paraît-il il faisait plutôt bon vivre. Leur production de cultures et d’élevages étaient variées, et le niveau de vie assez confortable. Hélas, le roi-père avait succombé à une longue maladie (ou peut-être un empoisonnement, ça n’aurait surpris personne) très récemment. Son fils Elric venait de lui succéder, il n’avait pas trop eu le choix. Il était encore très peu expérimenté, et devait se reposer sur ses conseillers pour garder son pays à flots.
Par contraste, l’empire de l’Ouest était beaucoup moins accueillant. Un pays très montagneux, où les sols cultivables n’étaient pas légion. Les villages étaient construits en pierre, dans des vallées étroites ou au bord des grands lacs. Les principales richesses du pays étaient minérales, et les armes fabriquées à partir de ces minerais étaient échangées principalement à l’Est et au Sud-Est contre des ressources alimentaires. Le pays était dirigé d’une main de fer par celui qu’on appelait le Roi-sorcier, Dogmaël. Il faisait de son mieux pour garder des relations aussi amicales que possible avec les pays voisins, mais on disait que depuis quelques temps, il avait un comportement pour le moins étrange.
Au sud-est de tout cela, il y avait un autre royaume, limité en grande partie par la mer d’un côté, et une zone caillouteuse, aride, et très peu accueillante. Là-bas, on cultivait surtout des céréales, dans des champs qui s’étendaient à perte de vue sur les collines et dans les vallées, et on les échangeait avec les pays du Nord. La région produisait aussi des mercenaires, qui s’équipaient avec les armes du Nord et s’exportaient également. Ce royaume était dirigé par une dame, qu’on disait belle et mystérieuse, impitoyable et fière. Mais enfin, on disait tant de choses… Peu de gens l’avaient déjà rencontrée, et elle restait un sujet de mystères et de bavardages dans les tavernes.
Encore plus au sud, par-delà un bras de terre étroit et difficile de passage, il y avait encore un pays, dont on savait surtout qu’il était déchiré depuis des années par une guerre entre ses différents peuples. C’était également le pays des créatures fantastiques, puisqu’on disait qu’on y trouvait là-bas des wyverns et d’autres bêtes du genre, et même, ils utilisaient ces wyverns pour leur cavalerie. De temps en temps, l’un de ses soldats volants venait s’égarer dans les régions plus au nord, faisait admirer son lézard volant à tout le monde et disparaissait comme il était venu, sans un mot de plus. Là non plus, on n’en savait pas beaucoup plus, mais après tout, les personnes à la tête du pays changeaient quasiment chaque mois…
Il y avait le Nord, aussi. Mais là, on ne savait pas grand-chose dessus. Le pays était séparé du reste du continent par une chaîne de montagnes infranchissable. Elle avait une drôle de forme et jaillissait du sol presque à angle droit. On disait souvent qu’elle avait été créée par magie pour cacher ce qu’il y avait derrière. Quant à savoir ce qu’il y avait derrière, justement… Un certain nombre d’aventuriers de tout poil s’était risqués à aller jeter un coup d’œil. Comme toujours dans le cas d’un pays isolé derrière une immense barrière, bien peu étaient revenus. Ceux qui avaient survécu parlaient de plaines de glace, et de créatures dangereuses qu’on n’avait jamais vues ailleurs. On avait bien sûr construit des histoires de peuples cachés et d’immenses cités d’or massif afin d’exciter une nouvelle fournée d’aventuriers, et le pays de glace impénétrable prenait chaque année son lot de vies inconscientes.
Et enfin, il y avait le centre du continent. De grandes plaines herbeuses, où le vent soufflait sans relâche. On ne savait pas trop sous l’autorité de qui elles se trouvaient, les limites étaient plutôt floues. On prétendait qu’il y avait quelque part, sur une colline, une borne qui indiquait la limite des différents pays, entre l’Est, l’Ouest, et le Sud-Est, mais comme beaucoup d’autres choses, ce n’étaient peut-être que des on-dit. Ces grandes plaines étaient principalement habitées par des clans de nomades. Il y avait des tensions, bien sûr, beaucoup de tensions, principalement avec les villes les plus proches de ces immenses plaines, qui n’hésitaient pas à mener des attaques-éclair contre les nomades, qui ne se faisaient pas prier pour répliquer. Ils détenaient nombre de secrets qu’ils ne communiquaient qu’aux leurs, et comportaient nombre d’écoles de combat au sabre qui en faisaient des guerriers redoutés.
Un continent agité de soubresauts politiques, de tensions et de faux accords diplomatiques, où les risques de guerre n’étaient jamais inexistants, et où magie et créatures étaient légions, était favorable à l’apparition de héros, de combattants légendaires, de mercenaires courageux et d’histoires de sièges fantastiques, de nouvelles découvertes et de batailles sans fin, à raconter le soir à la veillée. Et de temps en temps, on voyait apparaître de drôles d’individus qui n’entraient pas du tout dans ces catégories, et qui pourtant bouleversaient complètement l’ordre des choses, que ce soit politiquement, ou juste en laissant un sillage de destruction sur leur passage. En particulier, l’un de ces individus était sur le point de mettre le destin en marche dans une petite ville du Sud-Est…
Ceci est peut-être un peu exagéré. Bien sûr, la magie existait, les dragons et les monstres aussi, et les héros encore plus, mais le monde n’était déjà plus une masse d’obscurantisme où il suffisait de frapper dans le tas pour obtenir ce qu’on voulait. Le monde se séparait en plusieurs royaumes, et chacun avait sa vision bien arrêtée sur la manière de diriger son domaine, et sur les relations avec ses voisins. Le continent au centre de notre histoire était alors divisé en plusieurs parties.
Il y avait tout d’abord le royaume de l’Est. Un pays très plat, constitué de plaines, de champs, de lacs et de forêts, de villages et de villes en pierres et en bois, et qui s’étendait jusqu’à l’océan. Un pays où paraît-il il faisait plutôt bon vivre. Leur production de cultures et d’élevages étaient variées, et le niveau de vie assez confortable. Hélas, le roi-père avait succombé à une longue maladie (ou peut-être un empoisonnement, ça n’aurait surpris personne) très récemment. Son fils Elric venait de lui succéder, il n’avait pas trop eu le choix. Il était encore très peu expérimenté, et devait se reposer sur ses conseillers pour garder son pays à flots.
Par contraste, l’empire de l’Ouest était beaucoup moins accueillant. Un pays très montagneux, où les sols cultivables n’étaient pas légion. Les villages étaient construits en pierre, dans des vallées étroites ou au bord des grands lacs. Les principales richesses du pays étaient minérales, et les armes fabriquées à partir de ces minerais étaient échangées principalement à l’Est et au Sud-Est contre des ressources alimentaires. Le pays était dirigé d’une main de fer par celui qu’on appelait le Roi-sorcier, Dogmaël. Il faisait de son mieux pour garder des relations aussi amicales que possible avec les pays voisins, mais on disait que depuis quelques temps, il avait un comportement pour le moins étrange.
Au sud-est de tout cela, il y avait un autre royaume, limité en grande partie par la mer d’un côté, et une zone caillouteuse, aride, et très peu accueillante. Là-bas, on cultivait surtout des céréales, dans des champs qui s’étendaient à perte de vue sur les collines et dans les vallées, et on les échangeait avec les pays du Nord. La région produisait aussi des mercenaires, qui s’équipaient avec les armes du Nord et s’exportaient également. Ce royaume était dirigé par une dame, qu’on disait belle et mystérieuse, impitoyable et fière. Mais enfin, on disait tant de choses… Peu de gens l’avaient déjà rencontrée, et elle restait un sujet de mystères et de bavardages dans les tavernes.
Encore plus au sud, par-delà un bras de terre étroit et difficile de passage, il y avait encore un pays, dont on savait surtout qu’il était déchiré depuis des années par une guerre entre ses différents peuples. C’était également le pays des créatures fantastiques, puisqu’on disait qu’on y trouvait là-bas des wyverns et d’autres bêtes du genre, et même, ils utilisaient ces wyverns pour leur cavalerie. De temps en temps, l’un de ses soldats volants venait s’égarer dans les régions plus au nord, faisait admirer son lézard volant à tout le monde et disparaissait comme il était venu, sans un mot de plus. Là non plus, on n’en savait pas beaucoup plus, mais après tout, les personnes à la tête du pays changeaient quasiment chaque mois…
Il y avait le Nord, aussi. Mais là, on ne savait pas grand-chose dessus. Le pays était séparé du reste du continent par une chaîne de montagnes infranchissable. Elle avait une drôle de forme et jaillissait du sol presque à angle droit. On disait souvent qu’elle avait été créée par magie pour cacher ce qu’il y avait derrière. Quant à savoir ce qu’il y avait derrière, justement… Un certain nombre d’aventuriers de tout poil s’était risqués à aller jeter un coup d’œil. Comme toujours dans le cas d’un pays isolé derrière une immense barrière, bien peu étaient revenus. Ceux qui avaient survécu parlaient de plaines de glace, et de créatures dangereuses qu’on n’avait jamais vues ailleurs. On avait bien sûr construit des histoires de peuples cachés et d’immenses cités d’or massif afin d’exciter une nouvelle fournée d’aventuriers, et le pays de glace impénétrable prenait chaque année son lot de vies inconscientes.
Et enfin, il y avait le centre du continent. De grandes plaines herbeuses, où le vent soufflait sans relâche. On ne savait pas trop sous l’autorité de qui elles se trouvaient, les limites étaient plutôt floues. On prétendait qu’il y avait quelque part, sur une colline, une borne qui indiquait la limite des différents pays, entre l’Est, l’Ouest, et le Sud-Est, mais comme beaucoup d’autres choses, ce n’étaient peut-être que des on-dit. Ces grandes plaines étaient principalement habitées par des clans de nomades. Il y avait des tensions, bien sûr, beaucoup de tensions, principalement avec les villes les plus proches de ces immenses plaines, qui n’hésitaient pas à mener des attaques-éclair contre les nomades, qui ne se faisaient pas prier pour répliquer. Ils détenaient nombre de secrets qu’ils ne communiquaient qu’aux leurs, et comportaient nombre d’écoles de combat au sabre qui en faisaient des guerriers redoutés.
Un continent agité de soubresauts politiques, de tensions et de faux accords diplomatiques, où les risques de guerre n’étaient jamais inexistants, et où magie et créatures étaient légions, était favorable à l’apparition de héros, de combattants légendaires, de mercenaires courageux et d’histoires de sièges fantastiques, de nouvelles découvertes et de batailles sans fin, à raconter le soir à la veillée. Et de temps en temps, on voyait apparaître de drôles d’individus qui n’entraient pas du tout dans ces catégories, et qui pourtant bouleversaient complètement l’ordre des choses, que ce soit politiquement, ou juste en laissant un sillage de destruction sur leur passage. En particulier, l’un de ces individus était sur le point de mettre le destin en marche dans une petite ville du Sud-Est…